Assurance et investissement en habitat collectif : quelles obligations à respecter

L'habitat collectif représente plus de 55% du parc immobilier en France, un chiffre qui met en lumière l'importance cruciale d'une gestion financière rigoureuse pour les copropriétés. Avec une augmentation constante des constructions en habitat collectif, comprendre les mécanismes d'assurance et les opportunités d'investissement est primordial. La complexité de la vie en copropriété soulève des questions importantes concernant l'assurance et les investissements nécessaires pour maintenir et valoriser le patrimoine commun. Les enjeux financiers liés à la gestion d'un immeuble sont conséquents et exigent une connaissance approfondie des obligations légales et des bonnes pratiques, notamment en matière d'assurance multirisque immeuble et de constitution de fonds de travaux.

Les spécificités de l'habitat collectif, qu'il s'agisse de copropriétés classiques, de résidences services ou d'ensembles immobiliers plus vastes, impliquent des obligations spécifiques en matière d'assurance et d'investissement. Que la gestion soit assurée par un syndic bénévole ou un professionnel, le non-respect de ces obligations peut entraîner des conséquences financières désastreuses pour l'ensemble des copropriétaires. Il est donc essentiel de bien comprendre les responsabilités de chacun et de mettre en place des stratégies adaptées pour assurer la pérennité de l'immeuble et la protection des occupants. Une gestion proactive des risques et une planification financière adéquate sont les clés d'une copropriété sereine et valorisée.

Les assurances obligatoires et recommandées en habitat collectif : un bouclier essentiel pour la copropriété

Les assurances sont le pilier de la protection financière d'une copropriété, garantissant la couverture des risques et la réparation des dommages éventuels. Il est crucial de distinguer les assurances obligatoires, imposées par la loi, comme l'assurance responsabilité civile, des assurances recommandées, qui offrent une protection complémentaire essentielle pour la sécurité et la sérénité des copropriétaires. Une gestion avisée des assurances, incluant une analyse régulière des besoins et une comparaison des offres, est donc primordiale pour toute copropriété. Le coût moyen annuel des assurances pour une copropriété représente environ 0,5% de la valeur du bien.

Assurance responsabilité civile de la copropriété (obligatoire) : protéger les tiers

L'assurance responsabilité civile de la copropriété est une assurance obligatoire qui couvre les dommages causés aux tiers par les parties communes de l'immeuble. Elle intervient en cas de sinistre dont la responsabilité incombe à la copropriété, protégeant ainsi les copropriétaires des conséquences financières de ces événements. Cette assurance est donc un rempart indispensable contre les risques liés à la gestion d'un immeuble collectif, et son absence peut entraîner des sanctions financières importantes. Le montant moyen des indemnisations versées au titre de la responsabilité civile des copropriétés s'élève à 3000€ par sinistre.

Cette assurance couvre notamment les dommages causés par la chute d'un élément de la façade (par exemple, une tuile causant des dommages à un véhicule), un dégât des eaux provenant des canalisations communes (affectant un appartement voisin) ou encore un accident survenu dans les parties communes (comme une chute dans l'escalier mal éclairé). Cependant, elle ne couvre généralement pas les dommages causés aux copropriétaires eux-mêmes, ni les dommages intentionnels. Il est donc important de bien lire les conditions générales de la police pour connaître les exclusions et les limites de garantie. Les exclusions classiques comprennent les dommages liés à un défaut d'entretien notoire ou à un non-respect des normes de sécurité.

La négociation de cette assurance est une étape cruciale pour maîtriser le budget de la copropriété et obtenir la meilleure couverture possible. Il est important de comparer les différentes offres des compagnies d'assurance et de choisir une police avec des plafonds de garantie adaptés aux risques encourus par la copropriété, en tenant compte de la vétusté du bâtiment et de la nature des activités exercées dans l'immeuble. Il faut également être attentif aux franchises, qui peuvent varier considérablement d'une police à l'autre. Voici quelques critères essentiels à considérer lors de la comparaison des offres d'assurance responsabilité civile :

  • Plafonds de garantie : Assurez-vous qu'ils soient suffisants pour couvrir les dommages potentiels, en particulier les dommages corporels.
  • Franchises : Comparez les montants et choisissez une franchise acceptable pour les copropriétaires, en tenant compte de la capacité financière de la copropriété.
  • Exclusions : Vérifiez les exclusions de garantie et assurez-vous qu'elles ne soient pas trop restrictives, notamment en ce qui concerne les dommages liés aux catastrophes naturelles.
  • Assistance : Évaluez la qualité de l'assistance proposée par l'assureur en cas de sinistre, en particulier la rapidité d'intervention et la disponibilité d'un expert.
  • Prix : Comparez les prix des différentes offres, mais ne faites pas du prix le seul critère de choix, car la qualité de la couverture est primordiale.

Assurance dommages-ouvrage (DO) pour les travaux importants (obligatoire) : une garantie décennale renforcée

L'assurance dommages-ouvrage est une assurance obligatoire pour les travaux importants de construction ou de rénovation qui affectent la solidité de l'ouvrage ou le rendent impropre à sa destination. Elle permet d'obtenir rapidement le financement des réparations en cas de malfaçons, sans attendre la décision de justice sur la responsabilité des différents intervenants. Cette assurance est donc un gage de sécurité pour les copropriétaires en cas de problèmes liés à la construction, et elle facilite la résolution des litiges en cas de sinistre. Le coût de l'assurance DO représente généralement entre 1% et 3% du coût total des travaux.

Elle est obligatoire pour les travaux de construction d'un immeuble neuf et pour les travaux de rénovation importants qui touchent au gros œuvre, comme la réfection de la toiture, la consolidation des fondations ou la modification de la structure porteuse. La durée de la garantie est de 10 ans à compter de la réception des travaux, ce qui correspond à la garantie décennale. Il est donc crucial de conserver précieusement la police d'assurance pendant toute cette période, car elle constitue la preuve de la souscription et des garanties offertes. Le délai moyen de prise en charge d'un sinistre par l'assurance DO est de 90 jours.

En cas de défauts de construction couverts par la DO, la copropriété peut faire une déclaration de sinistre à l'assureur, en respectant les délais et les formalités prévues par la police. Celui-ci doit alors désigner un expert qui constatera les dommages et chiffrera le coût des réparations. L'assureur DO versera ensuite une provision à la copropriété pour lui permettre de réaliser les travaux de réparation. Imaginez une copropriété qui entreprend des travaux de rénovation de sa façade. Après quelques mois, des fissures importantes apparaissent en raison d'une malfaçon dans les travaux de maçonnerie. Grâce à l'assurance DO, la copropriété peut obtenir rapidement le financement des réparations sans avoir à engager de longues procédures judiciaires contre les entreprises responsables, ce qui évite des retards importants et des coûts supplémentaires. Environ 80% des sinistres couverts par la DO sont liés à des problèmes d'étanchéité ou de structure.

Assurances recommandées mais cruciales (non obligatoires, mais fortement conseillées) : une protection complète

Au-delà des assurances obligatoires, il existe des assurances recommandées qui offrent une protection complémentaire essentielle pour la sécurité et la sérénité des copropriétaires. Ces assurances permettent de couvrir des risques non couverts par les assurances obligatoires et de faire face à des situations financières difficiles en cas de sinistre. Il est donc important de bien les connaître et de les évaluer en fonction des besoins de la copropriété, en tenant compte de sa situation géographique, de son état général et des activités exercées dans l'immeuble.

Assurance multirisque immeuble (MRI) : la couverture complète des risques

L'assurance multirisque immeuble (MRI) est une assurance qui couvre un large éventail de risques, tels que les incendies, les dégâts des eaux, les tempêtes, le vandalisme et le bris de glace. Elle est fortement recommandée car elle offre une protection complète contre les sinistres les plus courants. En 2022, on a recensé 250 000 sinistres liés aux dégâts des eaux dans les copropriétés françaises, soulignant l'importance de cette assurance. Elle intervient notamment en cas de fuite d'une canalisation, d'incendie accidentel ou de dégradations causées par des intempéries. Le coût moyen annuel d'une assurance MRI représente environ 0,2% de la valeur du bien.

Il est essentiel d'évaluer correctement la valeur à neuf du bâtiment pour éviter la sous-assurance. Si la valeur assurée est inférieure à la valeur réelle du bien, la copropriété risque de ne pas être indemnisée intégralement en cas de sinistre. Il est donc conseillé de faire réaliser une expertise par un professionnel pour déterminer la valeur à neuf du bâtiment, en tenant compte de son état général, de ses caractéristiques architecturales et des matériaux utilisés. La sous-assurance est un problème fréquent, touchant environ 20% des copropriétés en France, et elle peut entraîner une réduction proportionnelle des indemnisations en cas de sinistre.

Voici un tableau comparatif des garanties incluses dans une MRI et des options supplémentaires possibles :

  • Garanties de base : Incendie, dégâts des eaux, tempêtes, vandalisme, bris de glace, responsabilité civile.
  • Options supplémentaires : Catastrophes naturelles (tempête, inondations, tremblements de terre...), événements climatiques (grêle, neige...), actes de terrorisme, dommages électriques, vol.
  • Responsabilité civile : Dommages causés aux tiers par la copropriété.
  • Protection juridique : Assistance juridique en cas de litige avec un tiers.
  • Garantie des honoraires d'expert : Remboursement des frais d'expertise en cas de sinistre.

Assurance "perte de loyers" : sécuriser les revenus locatifs

L'assurance "perte de loyers" protège la copropriété contre les pertes de revenus locatifs en cas de sinistre important qui rend un appartement inhabitable, comme un incendie, un dégât des eaux majeur ou une catastrophe naturelle. Elle permet de compenser la perte de loyers pendant la période de reconstruction ou de réparation, assurant ainsi la stabilité financière de la copropriété. 15% des copropriétés subissent au moins une perte de loyers significative sur une période de 5 ans, ce qui souligne l'importance de cette couverture. Le délai moyen d'indemnisation en cas de perte de loyers est de 3 mois.

Les conditions de déclenchement de cette garantie varient en fonction des polices d'assurance. Généralement, elle est déclenchée en cas d'incendie, de dégât des eaux important ou de catastrophe naturelle qui rend un appartement inhabitable pendant une certaine durée. Il est important de vérifier les conditions de déclenchement et la durée de la garantie avant de souscrire cette assurance, en tenant compte du délai de carence et du plafond d'indemnisation. Certaines polices prévoient également une franchise, qui correspond à une période non indemnisée.

Calculons le coût potentiel d'une perte de loyers sur plusieurs mois. Prenons l'exemple d'un appartement loué 800€ par mois. Si l'appartement est rendu inhabitable pendant 6 mois en raison d'un incendie, la perte de loyers s'élève à 4800€. L'assurance "perte de loyers" permet de compenser cette perte financière et d'assurer la stabilité financière de la copropriété, évitant ainsi des difficultés de trésorerie et des impayés de charges. Sans cette assurance, la copropriété devrait supporter seule cette perte, ce qui peut mettre en péril son équilibre financier.

Autres assurances utiles : responsabilité civile des mandataires sociaux et protection juridique

D'autres assurances complémentaires peuvent être utiles pour protéger la copropriété, telles que l'assurance responsabilité civile des mandataires sociaux, qui couvre les erreurs de gestion du syndic (bénévole ou professionnel), et la protection juridique, qui permet de bénéficier d'une assistance juridique en cas de litige avec un tiers (par exemple, un entrepreneur, un voisin ou un locataire). Ces assurances sont particulièrement importantes pour les copropriétés gérées par un syndic bénévole, qui peut être tenu responsable des erreurs commises dans sa gestion. Le coût moyen annuel de ces assurances complémentaires représente environ 0,1% de la valeur du bien.

Les obligations relatives aux fonds de travaux : préparer l'avenir financier de la copropriété pour une rénovation énergétique réussie

Les fonds de travaux sont un outil essentiel pour assurer la pérennité d'une copropriété et anticiper les dépenses liées aux travaux de rénovation ou d'entretien, notamment en matière de rénovation énergétique. La loi impose certaines obligations en matière de constitution et d'utilisation des fonds de travaux, afin de garantir la sécurité, le confort des occupants et la valorisation du patrimoine. Il est donc important de comprendre ces obligations et de mettre en place une gestion rigoureuse des fonds de travaux, en tenant compte des spécificités de la copropriété et des priorités en matière de travaux.

L'obligation de constitution d'un fonds de travaux : cadre légal et exceptions

L'obligation de constitution d'un fonds de travaux a été introduite par la loi ALUR (Accès au Logement et un Urbanisme Rénové) et est désormais régie par le Code de la construction et de l'habitation. Cette obligation concerne les copropriétés de plus de cinq ans et vise à financer les travaux de conservation, d'amélioration ou de mise en conformité de l'immeuble, notamment les travaux de rénovation énergétique. En 2023, le montant minimal du fonds de travaux est de 2,5% du montant total des travaux prévus sur le plan pluriannuel de travaux (PPT). Ce fond permet d'anticiper des dépenses futures imprévues et d'éviter des appels de fonds exceptionnels, qui peuvent mettre en difficulté les copropriétaires. Environ 50% des copropriétés respectent l'obligation de constitution d'un fonds de travaux.

Il existe cependant des exceptions à cette obligation. Les immeubles neufs, pendant les cinq premières années, et les copropriétés de moins de dix lots sont exemptés de cette obligation. De plus, les copropriétés qui ont déjà constitué un fonds de travaux suffisant pour couvrir les travaux prévus peuvent être dispensées de cotisations supplémentaires, sous réserve d'une décision de l'assemblée générale. Il est important de noter que les copropriétés qui ne respectent pas l'obligation de constitution d'un fonds de travaux peuvent être sanctionnées financièrement par l'administration.

L'évolution de la législation sur les fonds de travaux a eu un impact significatif sur la gestion financière des copropriétés. Avant la loi ALUR, la constitution d'un fonds de travaux était facultative, ce qui entraînait souvent des difficultés financières lors de la réalisation de travaux importants, notamment en matière de rénovation énergétique. Depuis, la situation s'est améliorée, mais il reste encore des efforts à faire pour sensibiliser les copropriétaires à l'importance de ce fonds et pour les inciter à y contribuer régulièrement. Un fonds de travaux bien géré est un atout majeur pour la valorisation du patrimoine et le confort des occupants.

Utilisation du fonds de travaux : travaux éligibles et procédures à respecter

Le fonds de travaux peut être utilisé pour financer différents types de travaux, tels que la rénovation énergétique (isolation thermique, remplacement desMenuiseries, etc.), le ravalement de façade, la réfection de la toiture, la mise aux normes des ascenseurs ou encore le remplacement des canalisations. Il ne peut pas être utilisé pour financer les travaux d'entretien courant ou les travaux d'amélioration qui ne présentent pas un intérêt collectif. Les travaux d'entretien courant représentent environ 40% des dépenses annuelles d'une copropriété, et ils doivent être financés par les charges courantes. Les travaux de rénovation énergétique peuvent bénéficier d'aides financières publiques, telles que lesCertificats d'Économies d'Énergie (CEE) et les aides de l'Agence Nationale de l'Habitat (ANAH).

La procédure de vote en assemblée générale pour l'utilisation des fonds est encadrée par la loi. La décision d'utiliser le fonds de travaux doit être votée à la majorité absolue des voix de tous les copropriétaires, sauf si le règlement de copropriété prévoit une majorité plus forte. Le syndic doit présenter un projet de résolution précis, indiquant le montant des travaux, le type de travaux, les devis des entreprises et les modalités de financement. La majorité absolue est requise pour garantir l'adhésion d'un maximum de copropriétaires aux projets, et elle permet d'éviter les blocages et les conflits. Il est important de noter que les travaux doivent être réalisés par des entreprises qualifiées et assurées.

Voici un calendrier type pour la planification et la réalisation de travaux importants financés par le fonds de travaux :

  • Phase 1 : Constitution du fonds de travaux (collecte des cotisations mensuelles ou trimestrielles).
  • Phase 2 : Réalisation d'un diagnostic technique de l'immeuble pour identifier les travaux prioritaires.
  • Phase 3 : Demande de devis auprès de différentes entreprises qualifiées et assurées.
  • Phase 4 : Présentation des devis en assemblée générale et vote de la résolution autorisant les travaux.
  • Phase 5 : Réalisation des travaux et suivi du chantier par le syndic, avec l'assistance d'un maître d'œuvre si nécessaire.
  • Phase 6 : Paiement des entreprises et justification des dépenses auprès des copropriétaires, avec présentation des factures et des attestations d'assurance.

Gestion et optimisation du fonds de travaux : les bonnes pratiques pour un placement sécurisé

La gestion du fonds de travaux doit être rigoureuse, transparente et optimisée pour garantir sa pérennité et son rendement. Il est important de placer le fonds de travaux de manière sécurisée et rentable, en privilégiant les placements peu risqués et facilement accessibles, tels que les comptes sur livret, les assurances-vie en euros ou les obligations d'État. Environ 70% des fonds de travaux sont placés sur des comptes sur livret, considérés comme les plus sécurisés, mais aussi les moins rémunérateurs. Il est donc important de diversifier les placements pour optimiser le rendement tout en limitant les risques.

Il est important d'éviter les risques liés aux placements trop risqués, tels que les actions ou les produits dérivés, qui peuvent entraîner des pertes importantes en cas de fluctuations des marchés financiers. Il faut également être attentif aux frais de gestion, qui peuvent réduire significativement le rendement du fonds de travaux. Il est donc conseillé de comparer les différentes offres et de choisir un placement avec des frais de gestion raisonnables, en tenant compte de la durée du placement et des objectifs de rendement. Les frais de gestion peuvent varier de 0,5% à 2% par an, selon le type de placement et l'établissement financier.

Voici plusieurs scénarios d'investissement du fonds de travaux, en fonction du profil de risque et des objectifs de la copropriété :

  • Profil prudent : Placement sur un compte sur livret (rendement faible, mais sécurité maximale et liquidité immédiate).
  • Profil équilibré : Placement sur une assurance-vie en euros (rendement modéré, sécurité élevée et fiscalité avantageuse).
  • Profil dynamique : Placement sur des obligations d'État ou des fonds obligataires (rendement potentiel plus élevé, mais risque de perte en capital en cas de hausse des taux d'intérêt).

L'investissement en habitat collectif : au-delà des obligations, les opportunités pour les copropriétaires

L'habitat collectif offre de nombreuses opportunités d'investissement, que ce soit par l'achat d'un lot en copropriété, l'investissement dans des SCPI spécialisées dans l'habitat collectif ou le recours à des dispositifs fiscaux avantageux, tels que le Pinel ou le Denormandie. Ces investissements peuvent permettre de se constituer un patrimoine, de générer des revenus locatifs ou de bénéficier de réductions d'impôts. Il est donc important de bien connaître les différentes options et de choisir celle qui correspond le mieux à ses objectifs, à son profil de risque et à sa situation financière.

L'achat d'un lot en copropriété : un investissement immobilier spécifique avec des charges

L'achat d'un appartement en copropriété présente des avantages et des inconvénients spécifiques. Les avantages incluent la possibilité de percevoir des revenus locatifs, de se constituer un patrimoine immobilier et de bénéficier de services et d'équipements communs (ascenseur, jardin, piscine, etc.). Les inconvénients incluent les charges de copropriété, les contraintes liées au règlement de copropriété (qui peut limiter la liberté d'utilisation du bien) et les risques liés aux travaux imprévus (qui peuvent entraîner des appels de fonds exceptionnels). Les charges de copropriété représentent en moyenne 20% des revenus locatifs, et elles peuvent varier considérablement d'une copropriété à l'autre, en fonction de l'état général du bâtiment, des équipements communs et des services proposés.

Avant d'acheter un lot en copropriété, il est essentiel de consulter les procès-verbaux des assemblées générales des trois dernières années pour connaître les projets de travaux (en cours ou à venir) et les litiges éventuels (avec des voisins, des entreprises ou l'administration). Il est également important de se renseigner sur l'état général du bâtiment (façade, toiture, parties communes), le montant des charges de copropriété (et leur évolution prévisible) et l'existence d'un fonds de travaux conséquent. Consulter les procès-verbaux permet de déceler d'éventuels problèmes avant l'achat et d'éviter les mauvaises surprises. Il est également conseillé de faire réaliser un diagnostic technique du bien pour identifier les éventuels travaux à prévoir.

Voici une checklist des points essentiels à vérifier avant d'acheter un lot en copropriété :

  • État général du bâtiment (façade, toiture, parties communes, ascenseur, etc.).
  • Montant des charges de copropriété (et leur répartition entre les différents lots).
  • Existence d'un fonds de travaux conséquent (et son utilisation prévue).
  • Projets de travaux prévus dans les prochaines années (et leur impact sur les charges).
  • Litiges en cours concernant la copropriété (avec des voisins, des entreprises ou l'administration).
  • Règlement de copropriété (et ses éventuelles contraintes).

L'investissement dans des sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) spécialisées dans l'habitat collectif

Les Sociétés Civiles de Placement Immobilier (SCPI) sont des sociétés qui collectent des fonds auprès d'investisseurs pour acquérir et gérer un parc immobilier locatif, généralement diversifié (bureaux, commerces, logements, etc.). Investir dans une SCPI permet de mutualiser les risques (en investissant dans un portefeuille diversifié de biens), de bénéficier d'une gestion déléguée (par des professionnels de l'immobilier) et de percevoir des revenus réguliers (sous forme de dividendes). Le rendement moyen des SCPI en 2022 était de 4,5%, ce qui en fait un placement attractif, mais il est important de noter que ce rendement n'est pas garanti et qu'il peut varier en fonction de la performance de la SCPI et de l'évolution des marchés immobiliers.

Les critères de sélection d'une SCPI sont le taux de distribution (qui correspond au rapport entre les dividendes versés et le prix de la part), le taux d'occupation financière (qui mesure le pourcentage des locaux loués par rapport à la surface totale) et la qualité du parc immobilier (en termes de localisation, de typologie et d'état général). Il est important de privilégier les SCPI avec un taux d'occupation élevé (signe d'une bonne gestion locative), un parc immobilier diversifié et des frais de gestion raisonnables. Un taux d'occupation supérieur à 90% est généralement considéré comme bon, et il témoigne de la capacité de la SCPI à louer ses biens et à générer des revenus réguliers.

Comparons les performances de différentes SCPI spécialisées dans l'habitat collectif :

  • SCPI A : Taux de distribution de 4%, taux d'occupation de 95%, frais de gestion de 10%.
  • SCPI B : Taux de distribution de 5%, taux d'occupation de 85%, frais de gestion de 8%.
  • SCPI C : Taux de distribution de 3,5%, taux d'occupation de 98%, frais de gestion de 12%.

Les dispositifs fiscaux favorisant l'investissement locatif en habitat collectif : pinel et denormandie

Plusieurs dispositifs fiscaux visent à encourager l'investissement locatif en habitat collectif, tels que les dispositifs Pinel et Denormandie. Ces dispositifs offrent des réductions d'impôts en contrepartie d'un engagement de location pendant une certaine durée (6, 9 ou 12 ans) et du respect de certaines conditions, notamment en termes de plafonds de loyers et de ressources des locataires. Ces dispositifs peuvent réduire l'impôt sur le revenu jusqu'à 21% du prix du bien, ce qui représente un avantage fiscal significatif pour les investisseurs. Cependant, il est important de noter que ces dispositifs sont soumis à des conditions strictes et qu'ils peuvent entraîner une perte de l'avantage fiscal en cas de non-respect des engagements.

L'impact de la fiscalité sur la rentabilité d'un investissement locatif est significatif. Il est donc important de bien étudier les différents dispositifs fiscaux et de choisir celui qui correspond le mieux à sa situation personnelle, à ses objectifs d'investissement et à son profil de risque. La fiscalité peut représenter jusqu'à 30% des revenus locatifs, d'où l'importance de l'optimisation fiscale. Il est conseillé de se faire accompagner par un conseiller fiscal pour optimiser son investissement locatif et bénéficier des dispositifs fiscaux les plus adaptés.

Réalisons une simulation chiffrée pour illustrer l'impact du dispositif Pinel sur le rendement d'un investissement locatif :

  • Prix d'achat du bien : 200 000 €
  • Réduction d'impôt Pinel (sur 12 ans) : 42 000 € (soit 3 500 € par an)
  • Loyer mensuel : 700 € (soit 8 400 € par an)
  • Rentabilité brute : 4,2 % (calculée sur le prix d'achat)
  • Rentabilité nette (après impôts et charges) : Variable selon la situation fiscale de l'investisseur, mais potentiellement supérieure à 5% grâce à la réduction d'impôt Pinel.

La gestion des assurances et des investissements en habitat collectif est un enjeu majeur pour la pérennité des copropriétés et la valorisation du patrimoine des copropriétaires. Une gestion rigoureuse, transparente, professionnelle et adaptée aux spécificités de chaque immeuble est essentielle pour garantir la sécurité, le confort et la pérennité des copropriétés.

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